Devez-vous arrêter le gluten ?
Devez-vous arrêter le gluten ?
Maladie coeliaque ou intolérance au gluten ou entéropathie au gluten
Devez-vous arrêter le gluten ?Ayant expliqué dans une lettre précédente que je suivais un régime sans gluten, j’ai reçu de nombreux messages de lecteurs me demandant s’ils devaient, eux aussi, arrêter le gluten. D’autres me demandent comment un aliment aussi ancien et traditionnel que le blé (notre principale source de gluten), a pu devenir du jour au lendemain si mauvais pour la santé. D’autres veulent savoir comment se nourrir quand on ne peut manger ni céréales, ni produits laitiers. Etc, etc. Je ne peux pas décider à votre place si vous devez arrêter le gluten. Pour répondre à cette question, je dois remonter très loin dans le mode de vie traditionnel de l’être humain, le comparer à ce qu’il est devenu quand nous avons commencé à manger des céréales, et donc du gluten, et enfin expliquer les effets sur la santé des nouveaux blés hybridés, que nous mangeons massivement depuis les années 60. Si mes explications vous parlent, si vous vous reconnaissez dans les symptômes que je décris, vous pourriez alors avoir envie d’essayer vous aussi d’arrêter le gluten, pour voir la différence. Mais ce sera à vous de choisir : Le blé, une bénédiction pour l’humanité Disons-le tout net : le blé, qui est notre principale source de gluten, est une bénédiction pour l’humanité. Sans lui, nous serions encore dans des cavernes, à arpenter la Terre à la recherche de larves, de feuilles, de racines, de baies et d’animaux. Ils ne pouvaient pas manger les céréales sauvages qu’ils trouvaient dans la nature car les céréales crues contiennent des anti-nutriments, qui bloquent l’absorption de certains nutriments comme les minéraux. Ceux qui mangeaient des céréales développaient donc des carences, et s’affaiblissaient. Pendant des millions d’années donc (on estime que les premiers hominidés ont 8 millions d’années), ils en furent bien souvent réduits à être charognards. Pour ne pas mourir de faim, ils devaient manger les animaux qu’ils trouvaient déjà morts, de vieillesse... ou de maladie. Ce n’est que très récemment, dans les 100 000 dernières années, que les choses ont commencé à évoluer. Les grandes découvertes qui ont tout changé Il y a 100 000 ans environ, les conditions de vie des hommes se sont mises à s’améliorer fortement. D’une part, l’homme a développé la lance, le harpon et le filet, qui lui ont permis - enfin ! - de manger de la viande et du poisson frais en plus grande quantité. D’autre part, il a découvert la cuisson des céréales, qui réduit fortement l’activité des anti-nutriments. Il s’agissait toutefois uniquement des céréales poussant naturellement. L’homme ne savait pas comment les cultiver. Ce n’est qu’il y a 15 000 ans que les premières tentatives de faire pousser du blé (sans doute la première céréale domestiquée par l’homme) ont eu lieu... pour s’arrêter aussitôt. La vie agricole plus difficile que la vie nomade (au début) En effet, il s’est rapidement avéré que faire pousser sa nourriture était beaucoup plus incertain que le mode de vie nomade. D’abord, quoi qu’on en pense, le principe de l’agriculture n’est pas si évident. Malgré les bons conseils de son papa, mon petit Thomas, qui aura 5 ans le 11 août, essaye actuellement de faire pousser un « saucissier » dans notre jardin grâce à un petit morceau de chipolata qu’il a enterré. Heureusement que sa survie n’en dépend pas... Ensuite, nos ancêtres étaient constamment cernés de tribus hostiles : 30 % d’entre eux mourraient d’homicide, contre 3 % de la population au 20e siècle (malgré deux Guerres mondiales et les 100 millions de morts des dictatures socialistes et national-socialiste). Aujourd’hui encore, des Kung du désert du Kalahari, en Afrique du Sud, aux Inuits dans l’Arctique, en passant par les Aborigènes d’Australie, les deux-tiers des chasseurs-cueilleurs contemporains vivent en état de guerre permanente. 90 % sont en guerre au moins une fois par an. Et une femme se fait en moyenne enlever et violer trois fois au cours de sa vie par une autre tribu ! Défricher, labourer, planter, puis récolter nécessite un minimum de tranquillité et de sécurité. De plus, à supposer qu’ils aient eu des semences et qu’ils aient été en paix, il leur était très difficile de s’installer dans un endroit suffisamment longtemps pour les faire pousser. Le mode de vie ancestral impliquait que, dès qu’une tribu arrivait quelque part, elle mangeait tout ce qui se trouvait à proximité. Il n’y avait aucun moyen de stockage. Si quelqu’un avait planté des choses, le temps qu’arrive la récolte, la tribu était partie depuis longtemps. Enfin, et surtout, les débuts de l’agriculture entraînèrent un fort appauvrissement de l’alimentation et des conditions de vie plus difficiles. Il n’y avait qu’un nombre très limité de plantes domestiquées : le petit épeautre et des formes d’avoines et d’orge anciennes. Le régime des premiers agriculteurs était donc plus pauvre que celui des nomades, et leur santé bien plus mauvaise. L’agriculture mauvaise pour la santé De nombreuses maladies, inconnues jusqu’alors, et liées aux carences de leur alimentation, sont apparues, à commencer par l’ostéoporose, le diabète et les problèmes cardiaques. Les céréales sont en effet très caloriques car riches en amidon, qui se change en glucose au contact de la salive et des sucs digestifs (amylase) : en manger provoque une brutale montée du taux de sucre dans le sang. Lorsque ce pic de sucre atteint le cerveau il stimule les mêmes régions du plaisir et de la dépendance que les drogues, ce qui explique la place qu’ont pris les céréales et les produits à base de céréales dans notre alimentation moderne. Mais à long terme, les pics de glycémie sont mauvais pour l’organisme, ils accélèrent le vieillissement de tout l’organisme et favorisent le diabète. De plus les céréales sont pauvres en vitamines et en minéraux, par rapport à d’autres aliments comme les fruits et légumes, les graines et les racines qui étaient consommés par l’homme. Ce sont des calories « vides ». La situation sanitaire des populations agricoles se dégrada encore avec le développement de l’élevage, rendu possible grâce à la sédentarité. La promiscuité avec les bestiaux causa l’apparition des maladies transmises par les animaux comme la grippe, la variole et la rougeole. La conséquence fut que l’espérance de vie régressa. La taille moyenne, elle aussi, baissa de 1,78 m pour les hommes et 1,68 m pour les femmes, à respectivement 1,60 m et 1,55 m. Il fallut attendre le XXe siècle pour que la taille moyenne humaine revienne à ses niveaux d’avant l’apparition de l’agriculture. En 1900 la moyenne de l’espérance de vie de l’être humain dans le monde n’était que de 31 ans ! (2) L’agriculture n’a pas été inventée pour des raisons économiques Si bien que les anthropologues n’ont toujours pas compris quel diable a pu pousser les hommes à faire pousser des céréales. Ils supposent que ce sont en fait des raisons d’ordre idéologique ou religieux, et non économique. (3) Certaines tribus se seraient mises à faire pousser des céréales dans le cadre de rituels. Et ce n’est que peu à peu qu’elles se seraient aperçues qu’elles pouvaient les récolter et en vivre. Explosion démographique J’ai commencé par dire que le blé avait été « une bénédiction pour l’humanité ». C’est que, malgré les effets désastreux de l’agriculture sur la santé des êtres humains, elle présentait un avantage qui s’avéra décisif : cultiver entraînait l’obligation d’un mode de vie sédentaire, qui permettait aux femmes d’avoir plus d’enfants et aux hommes de se consacrer à d’autres activités comme la science ou les arts. En effet, les chasseurs-cueilleurs se déplaçaient en permanence et il fallait donc porter les enfants sur son dos, ce qui supposait de ne pas avoir plus d’un petit à la fois. Une femme ne pouvait tout simplement pas avoir plus d’un enfant tous les quatre ans. Avec l’agriculture, le paléodémographe Jean-Pierre Bocquet-Appel estime que le taux de fécondité passa de 4-5 enfants à 7 enfants par femme en moyenne. Après les premières tentatives d’agriculture, il fallut encore plus de 7 000 ans pour que se développe la première civilisation qui connut un vrai succès de développement, grâce aux céréales. Cela se produisit en 3000 avant JC, en Mésopotamie (actuelle Irak), dans une région appelée le « croissant fertile ». C’est là qu’apparurent les premières villes de grande taille (Babylone, Ninive). C’était donc il y a 5000 ans. Le peuple qui réussit cet exploit s’appelle les Sumériens. Les Sumériens furent les premiers à connaître une division du travail à grande échelle. Cela permit une forte augmentation de la productivité et de la richesse, et il ne leur fallut alors que peu de temps pour inventer l’écriture... et les impôts. A partir de là, le Monde n’allait plus cesser de compter, à divers endroits de plus en plus nombreux, des groupes d’hommes bénéficiant d’importants surplus de nourriture, grâce à la culture des céréales. Parmi eux, certains allaient pouvoir consacrer leur vie non plus à se nourrir et à faire la guerre, mais à l’artisanat, l’industrie, la religion, les sciences, les arts. Il ne fallut plus que très peu de temps à l’homme pour partir sur la lune, inventer Internet et l’Ipad. Le blé mal digéré par l’homme Pour pouvoir digérer un aliment, il est nécessaire d’avoir dans son système digestif des enzymes correspondant à cet aliment. C’est la raison pour laquelle les vaches et les chevaux peuvent brouter, et pas nous. Les enzymes peuvent se développer au fur et à mesure qu’évoluent les conditions de vie. Mais cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Or, c’est très rapidement que les céréales ont pris une place prépondérante dans le régime alimentaire de l’homme. La civilisation sumérienne, la première à avoir reposé essentiellement sur la production agricole céréalière, date d’il y a 5 000 ans seulement. 5 000 ans, cela peut paraître il y a longtemps, mais si vous rapportez la durée d’existence de l’humanité (8 millions d’années) à une année de 365 jours, c’est comme si cela s’était produit le 31 décembre à 19 heures ! L’homme n’a donc pas eu le temps de développer les enzymes nécessaires pour digérer toutes les protéines contenues dans le blé, et nous allons voir que ce sont justement ces protéines qui sont à l’origine de nombreux problèmes de santé. Ces problèmes existent depuis les origines de l’agriculture, mais ils ont pris tout récemment une dimension épidémique du fait des hybridations du blé, qui ont rendu cet aliment de plus en plus étranger à nos tubes digestifs. Le blé est un aliment ultramoderne Vous réalisez maintenant que les céréales ne sont pas du tout un aliment ancien ni traditionnel à l’échelle de l’histoire des hommes. C’est un aliment ultramoderne, mais qui, grâce à son mode de culture et sa richesse calorique, permet à la population de se multiplier, bien qu’en moins bonne santé. Nous verrons dans notre prochaine lettre comment les nouvelles espèces de blé moderne ont aggravé la situation, et pourquoi le régime sans gluten (donc en pratique sans blé et sans la plupart des céréales) permet à tant de personnes d’aller mieux. A votre santé ! Jean-Marc Dupuis Retrouvez mes meilleures chroniques dans L’Intégrale Santé Naturelle (J.-M. Dupuis, 2013, SNI éditions, 384 p.)
Description médicale La maladie coeliaque, couramment appelée intolérance au gluten ou entéropathie au gluten, est une maladie chronique qui empêche l’absorption des nutriments, des vitamines et des minéraux par l’intestin. Son nom provient du grec koeliakos, « qui appartient aux intestins ». Chez les personnes atteintes, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle. Ainsi, malgré une saine alimentation, ces personnes souffrent de malnutrition. Outre les malaises digestifs, d’autres symptômes d’intensité variable peuvent se manifester, comme de la fatigue, de la dépression et des douleurs aux articulations. Avec le temps, des problèmes de santé plus graves peuvent surgir. Actuellement, il n’existe pas de cure définitive. Les personnes atteintes peuvent toutefois retrouver la santé en éliminant le gluten de leur alimentation. La maladie coeliaque survient à tout âge. Elle peut apparaître chez les jeunes enfants dès l’âge de six mois, après l’introduction des céréales dans leur diète, comme elle peut se déclarer à l’âge adulte. Les femmes sont deux à trois fois plus touchées que les hommes. Intolérance ou allergie ? Bien qu’on utilise souvent l’expression « intolérance au gluten », la maladie coeliaque n’est pas réellement une intolérance alimentaire puisqu’une réaction immunitaire est en cause. On parle parfois d’allergie au gluten. Dans le cas d’une allergie, l’ingestion d’une très petite dose de la substance allergène provoque une réaction immunitaire, ce qui est le cas de la maladie coeliaque. Néanmoins, pour être encore plus juste, on devrait parler d’une réaction anormale du système immunitaire à l’endroit du gluten. Cette réaction détruit non seulement le gluten, comme si celui-ci était dangereux pour l’organisme, mais attaque également la paroi de l’intestin grêle. Le système immunitaire en vient donc à se retourner contre son hôte, ce qui va au-delà de la définition de l’allergie. Les substances inflammatoires finissent par détruire les villosités situées à la face interne de l’intestin grêle. Il s’agit de petites structures en forme de vague, qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux (voir le schéma ci-dessus). Le gluten Le gluten, du latin glu (colle), est une masse protéique élastique et visqueuse qui se trouve dans plusieurs produits d’alimentation. Donnant une texture moelleuse aux pains et aux autres produits de boulangerie, le gluten permet aux ingrédients de bien se lier ensemble. On le trouve dans les grains de plusieurs céréales, dont le blé, l’orge et le seigle. Dans le cas du blé, la réaction allergique est dirigée contre la gliadine (une fraction de protéine qui est dans le gluten du blé). Pour l’orge, c’est l’hordéine qui est toxique, et pour le seigle, la sécaline. Causes On en connaît très peu sur les origines de cette maladie. Les scientifiques croient qu’il y aurait à la fois des facteurs génétiques et environnementaux. Lorsqu’un membre de notre famille immédiate est atteint, les probabilités qu’on le soit aussi seraient d’environ 10 %. Chez les vrais jumeaux, la concordance est de 70 %. Les experts soupçonnent que la maladie pourrait être liée aux habitudes alimentaires au tout début de la vie : la durée de l’allaitement, le moment de l’introduction des céréales dans l’alimentation du nourrisson et la quantité de céréales consommées. Mais rien n’est encore prouvé. Pour des raisons qu’on ignore encore, il y aurait une plus grande perméabilité intestinale chez les personnes atteintes de cette maladie. Cela permettrait à une partie du gluten de pénétrer dans la paroi de l’intestin grêle, déclenchant alors une réaction immunitaire. Complications possibles Si la diète sans gluten n’est pas adoptée, la maladie coeliaque, dans ses formes les plus graves, peut avoir plusieurs conséquences sur la santé. * Malnutrition. En raison de la malabsorption des nutriments dans l’intestin. * Intolérance au lactose. En raison des dommages à la paroi intestinale, une intolérance au lactose peut survenir. Habituellement, elle disparaît quelque temps après l’adoption d’une diète sans gluten. * Anémie. En raison de la mauvaise absorption du fer, les réserves en fer viennent à s’épuiser. * Ostéoporose. La mauvaise absorption du calcium et de la vitamine D entraîne une perte de densité osseuse pouvant mener à l’ostéoporose. * Calculs rénaux. La mauvaise absorption du gras entraîne une réabsorption anormale d’oxalate, ce qui peut causer un certain type de calcul rénal (à base d’oxalate de calcium). Voir la fiche Calculs rénaux. * Neuropathie. La maladie peut entraîner des douleurs dans les membres, le long des nerfs. * Infertilité. L’infertilité est plus fréquente parmi les personnes atteintes de la maladie coeliaque. Le risque serait accru d’environ 12 %. * Certains types de cancer. Un risque augmenté de lymphome intestinal, de cancer de l’intestin et d’autres types de cancer, à long terme. Prévalence Les données concernant la prévalence fluctuent beaucoup, car le diagnostic de la maladie coeliaque n’est pas simple. Les experts croient d’ailleurs que plusieurs personnes en sont atteintes sans le savoir, et que la maladie est plus courante qu’on ne le croit1. La prévalence la plus élevée serait en Europe de l’Ouest : d’une personne sur 100 à une personne sur 300. En Amérique du Nord, une personne sur 3 000 serait touchée, mais des données plus récentes parlent d’une personne sur 1001. La maladie est plus rare chez les personnes d’origine orientale ou africaine. Diagnostic Le diagnostic est parfois difficile à établir. Le médecin doit d’abord éliminer la possibilité qu’il s’agisse d’un autre problème digestif plus fréquent (par exemple, un syndrome de l’intestin irritable, une intolérance alimentaire ou une maladie inflammatoire de l’intestin). Une carence en fer et en acide folique peut aussi donner des indices au médecin. Le diagnostic plus spécifique se fait généralement en trois étapes. La première est un test sanguin afin de détecter le taux de certains anticorps (anti-endomysium ou antitransglutaminase tissulaire). Leur présence en quantité élevée indique que le corps réagit de manière excessive au gluten. Ce test permet d’identifier les personnes les plus susceptibles d’avoir la maladie. Pour confirmer le diagnostic, on procède à un prélèvement de tissus dans l’intestin grêle. Un mince tube flexible (un endoscope) est inséré par la bouche jusqu’à l’intestin grêle. L’effet de la diète sans gluten confirme ou infirme le diagnostic. Attention. Il est conseillé de consulter un médecin avant d’entreprendre une diète sans gluten. Sinon, le diagnostic peut être plus ardu à poser. Symptômes haut Les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre. Les problèmes digestifs sont les plus fréquents, mais il arrive qu’ils soient absents. Voici quelques-uns des symptômes possibles. Enfants * Une diarrhée chronique. * Un retard de croissance. * Des douleurs abdominales récurrentes. * De l’anémie. * Une petite taille. * Une fonte des muscles. * Des changements d’humeur. Adultes * Une diarrhée chronique. * Des malaises abdominaux, des gaz et des ballonnements. * Une perte de poids. * De la fatigue et de l’irritabilité. * Une pâleur, en cas d’anémie. * Un état dépressif. * Des douleurs aux os et aux articulations. * De l’infertilité ou une absence de menstruations. * Des douleurs neuropathiques dans les membres. * Des éruptions cutanées. Personnes à risque * Les personnes dont un proche parent est atteint de la maladie coeliaque. * La maladie semble être plus commune chez les personnes ayant une maladie auto-immune, comme le lupus, le diabète de type 1, l’arthrite rhumatoïde et la thyroïdite de Hashimoto. Elle est aussi plus fréquente chez les personnes atteintes de trisomie (syndrome de Down). Facteurs de risque * Les habitudes alimentaires du bébé pourraient influencer l’apparition de la maladie, mais il s’agit d’une hypothèse. Voir la section Prévention. Prévention Peut-on prévenir ? Par manque de connaissances sur les causes de la maladie coeliaque, on ne dispose pas de moyen pour la prévenir actuellement. Recherches en cours En se basant sur des données épidémiologiques3-5 qui proviennent essentiellement d’un épisode de recrudescence de la maladie coeliaque, en Suède, au début des années 1980, des chercheurs croient que les parents peuvent minimiser le risque que leur enfant soit atteint de la maladie. Ces mesures seraient particulièrement intéressantes dans le cas où les parents savent leur enfant à risque, par ses prédispositions génétiques (un des parents est atteint de la maladie ou un autre membre de la famille proche). * Pratiquer l’allaitement maternel. * Continuer l’allaitement pendant l’introduction d’aliments contenant du gluten. * Ne pas introduire les céréales avant l’âge recommandé (vers l’âge de quatre à six mois2). * Donner des quantités modérées de céréales (de grandes quantités augmenteraient le risque). Traitements médicaux Important. Si l’on soupçonne être atteint de la maladie coeliaque, on doit consulter un médecin avant d’entreprendre une diète sans gluten. Plusieurs maladies ont des symptômes qui peuvent se confondre avec ceux de la maladie coeliaque. Qui plus est, l’adoption de cette diète peut rendre le diagnostic plus difficile à établir. Il n’existe pas de cure définitive à la maladie coeliaque. Par contre, l’adoption d’une diète sans gluten permet de faire disparaître complètement les symptômes, de traiter les carences et de prévenir d’éventuelles complications. Dans la grande majorité des cas, les tissus de la paroi intestinale reviennent à la normale. Cette guérison s’opère généralement en quelques mois, mais peut prendre de deux à trois ans. Il est exceptionnel que les symptômes persistent malgré plusieurs mois de diète sans gluten. Diète sans gluten Pour obtenir une diète sans gluten, plusieurs aliments couramment consommés, comme les pains et les pâtes au blé, doivent être bannis. Mais on ne trouve pas le gluten seulement dans les céréales. Il se cache aussi dans une foule d’aliments préparés. Puisqu’une infime quantité de gluten peut endommager l’intestin et faire réapparaître les symptômes, une grande vigilance est de mise. Voici quelques éléments de base d’une diète sans gluten. Ces renseignements ne remplacent pas les conseils du médecin et d’une nutritionniste. Ces professionnels de la santé pourront aussi évaluer les besoins nutritionnels supplémentaires, s’il y a lieu, en vitamines et en minéraux. Les fondations et les associations dédiées à la maladie coeliaque sont d’autres sources d’information très précieuses (voir les Sites d’intérêt). Consulter également notre Diète sur mesure Maladie coeliaque. Éliminer les aliments contenant du gluten * Produits céréaliers qui contiennent du gluten : le blé, le boulgour (du blé dur concassé), l’orge, le seigle, l’épeautre (une variété de blé), le kamut (une variété de blé) et le triticale (un hybride du seigle et du blé). Il semble que l’avoine pure soit tolérée, mais le risque de contamination avec d’autres céréales est élevé. Le sarrasin est parfois exclu. On doit en discuter avec son médecin ou un spécialiste en nutrition. On les trouve sous diverses formes (farine, semoule, flocons, etc.) dans les céréales, les produits de boulangerie, les pâtisseries, les pâtes, les barres de céréales, les craquelins, les biscuits, etc. * Plusieurs aliments préparés : étonnamment, on peut trouver du gluten dans les yogourts aux fruits, la crème glacée, des mélanges à chocolat chaud, des cubes de bouillon, des sauces au fromage, les fromages cottage faibles en gras, la crème sure, les viandes en conserve, les saucisses, les sauces tomates, le beurre d’arachide, etc. Le gluten des céréales sert de liant. Il se cache sous plusieurs noms dans les listes d’ingrédients. À surveiller : malt, amidon (de blé, d’orge, de seigle, etc.), protéines végétales hydrolysées et protéines végétales texturées. Notons que le seitan est un aliment essentiellement fait de gluten de blé. * Les bières (sauf celles étiquetées sans gluten). * Certains médicaments et vitamines. Choisir des vitamines hypoallergéniques, sans blé et sans levure. Note. Certains aliments préparés sont étiquetés sans gluten. D’après les normes de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ces aliments ne doivent pas contenir plus de 200 parties par million (ppm) de fractions de protéines de gluten6. On en trouve davantage dans les épiceries de produits naturels, mais aussi dans les supermarchés. Leur coût est cependant plus élevé. Au Canada, les personnes atteintes de la maladie coeliaque peuvent obtenir un crédit d’impôt pour frais médicaux7. Se méfier de la contamination croisée Dans la cuisine, une attention particulière doit être apportée afin de ne pas contaminer les aliments sans gluten. La contamination peut survenir lorsque des produits sans gluten sont préparés dans une vaisselle non lavée qui a été mise en contact avec des aliments contenant du gluten. Attention également aux échanges d’ustensiles avec des personnes qui ne suivent pas la diète sans gluten. Il arrive malheureusement que des céréales qui ne contiennent pas de gluten soient contaminées au cours du processus de production, de transformation ou d’emballage. Ainsi pour plus de sécurité, il est conseillé de privilégier le millet et le quinoa étiquetés sans gluten, par exemple. Privilégier les aliments frais L’alimentation d’une personne atteinte de la maladie coeliaque comporte beaucoup d’aliments frais, le moins transformé possible. * Les fruits et les légumes. * Les viandes, poissons et volaille, non panés ou marinés. * Les légumineuses et le soya. * Certaines céréales : le riz, le millet et le quinoa. * Certaines farines : de riz, de maïs, de pommes de terre, de pois chiches, de soya. * La plupart des produits laitiers peuvent être consommés, mais les personnes qui les tolèrent mal auront avantage à les éliminer de leur diète pendant quelques mois. Groupes de soutien Pour briser l’isolement et obtenir du soutien, les associations de malades sont d’un grand secours. La section Groupes de soutien en regroupe quelques-unes. Médicaments Le médecin peut proposer des médicaments pour traiter les conséquences possibles de la maladie, dans les cas où la diète sans gluten est insuffisante. Par exemple, dans la forme résistante de la maladie, il arrive que des ulcères intestinaux se forment. Ceux-ci peuvent être traités par des corticostéroïdes. Quelques conseils * Bien mâcher les aliments avant d’avaler, cela améliore l’absorption des nutriments. * Les bactéries présentes dans le yogourt (sans gluten) pourraient aider la flore intestinale à se reformer8. * Appeler au restaurant avant de s’y rendre afin de s’informer de la possibilité d’avoir des plats sans gluten. * Préparer des mets d’avance pour les lunchs. * Informer les proches des ingrédients qu’on ne peut pas manger. Et pourquoi ne pas leur fournir quelques recettes sans gluten ? L’opinion de notre médecin Plusieurs études confirment l’importance de suivre une diète sans gluten de façon stricte. Cette mesure peut non seulement corriger les déficits nutritionnels causés par cette maladie, mais aussi avoir un potentiel à long terme pour prévenir les conséquences néfastes, comme les cancers associés à la maladie coeliaque. Fait intéressant, les études récentes nous ont permis de mieux comprendre l’épidémiologie de la maladie et les facteurs responsables, surtout d’ordre immunologique. Deux découvertes sont particulièrement marquantes. D’abord, nous pouvons maintenant détecter la présence de la maladie coeliaque dans la population générale à l’aide de tests sanguins. Ces tests ont permis de démontrer clairement que, dans plusieurs pays, la maladie est beaucoup plus fréquente qu’on ne le croyait. Elle peut toucher jusqu’à 1 % de la population. Ensuite, on sait maintenant que la maladie peut se présenter avec peu ou sans symptômes digestifs. Nous sommes donc devant une maladie dont on ne voit que la pointe de l’iceberg... Dr Michel Boivin, gastro-entérologue Révision médicale (juin 2007) : Dr Jean-Daniel Baillargeon, gastro-entérologue, Chaire Lucie et André Chagnon pour l’enseignement d’une approche intégrée en prévention, Université de Sherbrooke. Révision médicale (octobre 2005) : Dr Michel Boivin, gastro-entérologue, directeur du programme Promotion de la santé à la Fondation Lucie et André Chagnon. Approches complémentaires D’après nos recherches dans la littérature scientifique, il n’existe pas d’autre traitement que la diète sans gluten. Sites d’intérêt Canada Association canadienne de la maladie coeliaque www.celiac.ca Fondation québécoise de la maladie coeliaque www.fqmc.org France Association française des intolérants au gluten www.afdiag.org Groupe d’Étude et de Recherche sur la Maladie Coeliaque www.maladiecoeliaque.com États-Unis Celiac Disease Foundation www.celiac.org Celiac Sprue Association www.csaceliacs.org Groupes de soutien Consulter la liste des groupes de soutien Maladie coeliaque. Recherche et rédaction : Marie-Michèle Mantha, M.Sc. Fiche mise à jour : juin 2007 Intolérance au gluten : 3 composants responsables de la maladie identifiésIntolérance au gluten : 3 composants responsables de la maladie identifiés5 août 2010 - Des chercheurs ont identifié, pour la première fois, 3 composants du gluten qui seraient à l’origine de l’intolérance à cette protéine contenue dans certaines céréales, dont le blé, l’orge et le seigle. L’intolérance au gluten (maladie coeliaque) provoque une réaction immunitaire anormale chez les personnes qui en souffrent. L’étude1 a été menée en Australie auprès de plus de 200 patients souffrant d’intolérance au gluten. Les 3 composants du gluten seraient, parmi les quelque 2 700 peptides céréaliers étudiés, les plus aptes de déclencher une réaction auto-immune des lymphocytes T chez les personnes atteintes. Le gluten : dans une multitude d’aliments Les personnes qui souffrent d’intolérance au gluten doivent, toute leur vie, éviter de consommer des produits qui en contiennent. Or, le gluten est omniprésent dans une multitude d’aliments de consommation courante. Il donne une texture moelleuse aux produits de boulangerie et il permet aux ingrédients de bien se mélange. Il est donc souvent utilisé dans les pains, les biscuits, les sauces, les plats préparés, etc. Les chercheurs rapportent par ailleurs que les lymphocytes T responsables de la réaction immunitaire sont très peu diversifiés. De ce fait, ils en concluent qu’il serait théoriquement possible d’envisager une thérapie de désensibilisation, qui consisterait à administrer aux patients des doses minimes des 3 peptides identifiés au cours de l’étude. Il s’agit d’une technique d’immunothérapie qui permet, dans certains cas, de guérir les personnes qui souffrent d’une allergie particulière en leur administrant, sous surveillance médicale, de faibles doses de l’allergène fautif afin d’entraîner l’organisme à le tolérer. Les auteurs de l’étude sont déjà à pied d’oeuvre afin d’expérimenter cette technique auprès de patients touchés par la maladie coeliaque et ils croient pouvoir publier des résultats préliminaires d’ici l’an prochain. Si la piste se révèle intéressante, il faudra cependant quelques années d’essais cliniques avant que les autorités médicales soient en mesure de recommander un protocole d’immunothérapie qui soit sûr et efficace. Selon Santé Canada, 300 000 Canadiens pourraient être atteints d’intolérance au gluten, et de nombreux cas demeurent non diagnostiqués. Plus de 10 ans avant de connaître le diagnostic Près de 25 % de participants à une étude, atteints d’intolérance au gluten, ont consulté un médecin pendant 11 ans avant de connaître la maladie dont ils souffraient. Certains répondants (11 %) ont attendu 20 ans avant que le diagnostic soit émis, révèle l’étude britannique menée auprès de 1 600 personnes. Le diagnostic est souvent difficile et long à établir en raison de la grande variété de symptômes et du fait qu’ils ne soient pas du tout propres à cette maladie. Le médecin doit d’abord éliminer la possibilité qu’il s’agisse d’un problème digestif plus fréquent (par exemple, un syndrome de l’intestin irritable, une intolérance alimentaire ou une maladie inflammatoire de l’intestin). Pour en savoir plus, consultez notre fiche intolérance au gluten. Pierre Lefrançois - PasseportSanté.net 1. Tye-Din JA, Stewart JA et al.Comprehensive, quantitative mapping of T cell epitopes in gluten in celiac disease. Sci Transl Med. 2010 Jul 21 ;2(41):41ra51.
|